Mars 2020, de retour de Doutchi, actualités du collège artistique, de la MJC et du football

Dernières modifications : 05-Jan-2021

Rencontre avec Hanafi Moussa, directeur départemental de la culture, directeur de la MJC, directeur du collège artistique

Le collège artistique

Créé depuis 5 ans, ce collège accueille des élèves sortis du système scolaire (classe de la deuxième chance).  En plus de l’enseignement général, les disciplines artistiques y sont enseignées (dessin, musique, danse, design, stylisme, couture…). Les premières années, les parents étaient réticents à mettre leurs enfants dans ce collège; grâce au travail de Hanafi depuis 3 ans, les effectifs augmentent, cette année 109 élèves fréquentent ce collège.

Les locaux de la MJC n’étant pas assez grands pour accueillir les 4 niveaux du collège, celui-ci a déménagé dans un nouvel espace, à 2 km du centre-ville et de la MJC. Sur ce terrain a été construit un bâtiment de 3 classes. Pour l’instant il n’y a ni latrines, ni eau, ni électricité, ni clôture. Les cours d’informatiques ont lieu à la MJC ainsi que les cours de danse. Les enseignants affectés pour les disciplines artistiques ne couvrent pas toutes les disciplines et n’ont pas les formations requises. Le professeur de couture est un couturier de la ville qui intervient de manière bénévole.

Les enseignants avec Emmanuelle

Hanafi espère qu’avec le temps il arrivera à régler tous ces problèmes. Il nous accueille dans ce nouveau site avec ses collègues (professeur de sport, professeur de stylisme et couture, professeur d’informatique). Les élèves ont préparé une grande banderole jaune en l’honneur de la coopération Doutchi-Orsay tendue sur les murs d’une classe-paillote supplémentaire. Dans cette classe se trouvent 4 belles machines à coudre Singer à pédale.

La MJC

À la MJC nous visitons la salle informatique où des élèves du collège artistique travaillent. Les élèves du collège présentent un ballet et la troupe-adulte jouent des piécettes en langue Haousa avec beaucoup d’humour et de talent ayant pour thème :

« Faire du maraichage-ça rapporte »

« Envoyer sa fille à l’école, ça rapporte aussi »

« Espacer les naissances et convaincre les hommes »

Le public (très jeune) réagit et rit beaucoup. Le spectacle de danse est d’une excellente qualité. D’autres ballets étaient prévus, malheureusement les consignes de sécurité sont les consignes : il faut être rentrés à 19 h à l’hôtel !

Comme le collège artistique, la MJC a peu de moyens pour fonctionner : pas de chaises pour les spectateurs (Hanafi avait apporté 4 fauteuils de chez lui pour que nous puissions assister assis au spectacle), les latrines servent à tout le quartier. Elle a été dotée malgré tout d’enceintes et d’une table de mixage.

Je suis admirative du dynamisme d’Hanafi qui travaille pour le développement de la culture avec conviction et avec des difficultés matérielles qui peuvent paraitres insurmontables à nous français nantis. Il souhaiterait être partenaire du projet de l’Ambassade de France pour le développement du sport et de la culture à l’école (voir l’article « Visite à l’Ambassade »).

Suite du feuilleton… le football à Doutchi

Après la visite de Tari Idrissa à Orsay, en novembre dernier, où il avait rencontré le club de foot d’Orsay, le conseil municipal des jeunes à Orsay a voté l’envoi de ballons à Doutchi. Le football est, là-bas comme ailleurs très populaire; l’équipe AFC (Arewa Football Club) départementale est en deuxième division au sein de la fédération nationale nigérienne qui la subventionne à raison de 200 000 CFA par saison (300 €). Deux compétitions par an, quarante licenciés, équipes de jeunes et de juniors, entrainement le samedi et le dimanche sur le terrain de sport du GEG, avec des entraineurs bénévoles. Le maire de Doutchi met à disposition des sportifs un terrain de 2 ha qu’il faudrait équiper (clôtures, vestiaires, latrines…). Matchs interscolaires et tournoi des grandes vacances (TGV). L’ambassade de France, via la SCAC (Service de Coopération et d’Action Culturelle) accepte d’être partenaire, à Orsay et en Essonne les discussions démarrent.