La pomme de terre, mieux qu’une solution de secours.

Dernières modifications : 16-Avr-2013

Le développement du  maraîchage, une voie complémentaire pleine de promesses : la pomme de terre, mieux qu’une solution de secours.

La mare semi-permanente de TapkinSaw garde pendant le début de la saison sèche une réserve d’eau pendant 4 à  5 mois selon les années. Cette mare alimente une nappe phréatique superficielle qui permet l’établissement d’une zone de maraîchage de quelques hectares autour de la mare. Ces jardins produisent traditionnellement des  légumes verts et des salades, très prisés dans la région car ils permettent de varier les rations alimentaires. Cependant le potentiel comme source alternative d’aliments caloriques en cas de sécheresse n’a été perçu qu’au moment de la famine de 2004-2005 grâce une initiative personnelle du président du groupement de producteurs de la mare de Tapkin Saw. Ce dernier, Hamza Alassane, a répondu à l’ offre d’une coopérative bretonne liée à Agriculture Sans Frontières, de semence de pomme de terre, légume inconnu dans la région. Le groupement des maraîchers a très rapidement monté  au niveau du département une coopérative de distribution qui groupe maintenant 5000 exploitants.  L’autonomie financière très vite acquise a permis de pérenniser le système, depuis l’acquisition des semences au prix du marché jusqu’à la vente de  la récolte qui est très appréciée dans la région et jusqu’à Niamey.

 

Champ et récolte de pommes de terre

Jusqu’en 2011, il y avait une seule  culture dite à contre-saison de septembre à novembre, mais face à la menace de crise alimentaire due à la nouvelle sécheresse, Hamza a proposé une deuxième culture en décembre-février.  Pour rendre possible l’achat de semences supplémentaires avant que la première récolte ne soit vendue, l’Association a cautionné les prêts.  Avec 25 tonnes de pommes de terre supplémentaires produites, cette opération s’est avérée bénéficiaire mais a montré aussi qu’il est difficile d’aller au delà de deux cultures, en raison de l’assèchement de la nappe superficielle. Cette observation, jointe à la récurrence de plus en plus rapprochée des épisodes de sécheresse, conduit actuellement à étudier la possibilité d’un système d’irrigation permanente des zones de maraîchage par des forages profonds dans une nappe de grande capacité. En parallèle, une étude hydraulique des écoulements superficiels est entreprise pour étudier les possibilités d’irrigation gravitaire, avec création de bassins de rétention temporaires. Ces deux dossiers seront soumis pour un financement dans le cadre du programme « 3N, les Nigériens Nourrissent les Nigériens ».

 

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