« Éducation et Santé » journée culturelle nigérienne

Dernières modifications : 20-Nov-2018

Le Dimanche 17 avril 2016 s’est tenue la Journée Culturelle Nigérienne à Sucy en Brie, organisée par le CoNiF (Conseil des Nigériens de France) et l’Association PAN Projet AfricaiN, sous le haut parrainage de l’Ambassade du Niger en France en présence de partenaires et associations intervenant au Niger.

Conférences, expositions, contes, animations et concerts ont jalonné cette journée.

La journée a débuté par deux conférences sur le thème  » Education et Santé « .

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Mme Koiriram HATCHABI KAJIMA, Directrice des programmes d’Alphabétisation et de la formation des adultes du Niger, linguiste de formation, a présenté la situation actuelle, les objectifs en cours, les  défis et les nouvelles perspectives concernant les questions de l’éducation en général, l’alphabétisation des femmes et l’éducation des filles.

Si aujourd’hui le Niger a un des taux éducatifs les plus faibles au monde (72% des femmes sont sans instruction), le taux d’admission en première année du primaire (CI) est de 82,9% et de 59,5% à l’accès au collège ; l’alphabétisation des jeunes filles de 15 ans( et +) est de 31%.

Le faible taux d’instruction de la population est imputable au fait que le Niger est un des pays les plus pauvres de la planète.

Ces taux cachent une disparité entre hommes et femmes, filles et garçons, zones urbaines et zones rurales.Cette situation est due en partie au faible accès aux services sociaux de base, et à une économie mal structurée.

En 2013 aucun des objectifs définis au sommet de Dakar en 2000, n’a été atteint, en cause :

– les sous financements

– la mauvaise gestion des fonds

– le gel du  » Fonds commun »

– l’instabilité institutionnelle dans les années 2010/2011

– la démographie galopante

– la faiblesse des mises en œuvre

– l’absence de formation des cadres

– de nouvelles structures inopérantes

Une légère augmentation du taux de scolarisation générale a été malgré tout observée ces 2 dernières années en raison de certaines FORCES :

– le processus de passation des marchés

– la mise en place d’un bilan semestriel, d’un Prix d’excellence (2011) encourageant les meilleurs élèves et professeurs

– l’encadrement de proximité

– des innovations pédagogiques, école alternative (écoles nomades)

– un accès aux structures améliorées

– une évaluation des acquis

 

Les objectifs pour les prochaines années

L’augmentation de l’ensemble des taux de scolarisation comme l’inscription des femmes au programme d’alphabétisation (objectif 65%), a pour objectif principal l’éducation des filles et des femmes, dans le but de:

– satisfaire leurs droits fondamentaux

– leur donner les moyens de faire des choix

– augmenter leur émancipation, qui leur permettra d’éduquer leurs filles pour leur propre émancipation

– d’obtenir une meilleure qualité de vie

– réduire l’inégalité entre les femmes et les hommes

– leur donner l’autorisation de conduire leur vie

– améliorer la santé de leurs enfants, gérer la planification de leurs grossesses

– etc…

L’augmentation de l’indice du taux de développement du Niger, pour les prochaines décennies, est liée aux nombreux défis à surmonter pour l’amélioration de la qualité de vie, qui dépend en majeure partie de l’éducation et du niveau d’instruction et d’alphabétisation des femmes et des filles.

 

Scène de marché à Dogondoutchi

Scène de marché à Dogondoutchi

Mme Roubatanou ABDOULAYE-MAMADOU, pédiatre de formation, a été le point focal du Ministère de la Santé Publique pour le plaidoyer en faveur de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile au Niger. Depuis juillet 2011, elle est coordinatrice médicale pour le Niger de l’ONG internationale humanitaire « Solidarité Thérapeutique et Initiatives pour la santé (Solthis) où elle intervient afin d’améliorer l’accès à des soins de qualité aux populations vulnérables.

Mme Abdoulaye-Mamadou a développé  les :

                                    Enjeux et défis de la santé maternelle et infantile au Niger

                                      Agir pour réduire les mortalités maternelles et infantiles

LES CONSTATS

Au Niger une femme meurt toutes 2 heures.

Les causes des mortalités :

            – maternelles

– les hémorragies pendant l’accouchement et post-partum

– les infections pendant l’accouchement et après

– toutes les complications majeures de la grossesse

            – des enfants de moins d’un mois

– l’asphyxie pendant l’accouchement

– le faible poids

            – des enfants de plus d’un mois

– le paludisme/les diarrhées/la rougeole/la malnutrition

Les causes de morbidité

La malnutrition/l’anémie/le mariage précoce pouvant entrainer les fistules, l’incontinence et la stérilité

La relation entre décès maternel et mortalité infantile : la mortalité est 11 fois plus élevée chez les enfants dont la mère est décédée.

Les contextes socio-sanitaires et le poids culturel impactent en grande partie sur les causes de décès par :

le retard dans l’accès aux soins

– la non reconnaissance des signes de danger et l’absence de pouvoir de décision (dus au retard de l’information sanitaire), et la non autonomie financière des femmes

les faibles moyens de transports inadéquats et les faibles revenus

le manque de personnel compétent et motivé, le manque d’équipements et de médicaments adéquats

 

Contexte socio-sanitaire

– l’espérance de vie est de 58 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes

– la couverture sanitaire est de 49% en 2014.

– la faible utilisation des services sanitaires (30%) due aux obstacles socio-culturels

– l’espérance de vie est de 58 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes

– la couverture sanitaire est de 49% en 2014

– la faible utilisation des services sanitaires (30%) due aux obstacles socio-culturels

– le non accès à l’eau pour 40% de la population

– les enfants de moins de 15 ans représentent la majorité de la population

– l’un des plus forts taux de fécondité au monde : 7,6 enfants par femme

– une prévalence contraceptive très faible : 12% méthodes modernes (faible évolution)

– 50% des enfants de moins de 5 ans n’ont pas accès aux soins

– la pratique traditionnelle des mariages précoces : 39% des jeunes filles de 15-19 sont mères

– les addictions et les épidémies (tabac/drogues/SIDA)

– le manque de structures spécifiques pour cette tranche de population

 

Les choix stratégiques du Niger pour la santé mère et enfants et le paludisme 2000/2015

Organisation du système de santé

Trois Directions générales au niveau national/8 régions/hôpitaux/maternités/centres de santé/cases de santé/centres de formation au plus près des populations au niveau opérationnel.

Interventions à différents niveaux à haut impact

– activités communautaires soins préventifs mères, nouveau-nés et enfants

– soins à domicile (matrones : renforcement des compétences)

– soins curatifs

– stratégies fixes : formation sanitaire (le patient se déplace)

– stratégies avancées : l’équipe du centre de santé se déplace (marchés hebdomadaires…)

– soins préventifs des adolescentes et des femmes en âge de procréer

– soins préventifs des femmes enceintes et des nouveaux nés

Facteurs de succès

Depuis 2006, volonté politique de promouvoir:

– la gratuité ciblée mère et enfant pour :

– les soins prénatals

– la planification familiale

– les accouchements

– les consultations de nourrissons et enfants de moins de 5 ans

– la contraception

– la mise en place de documents normatifs, feuilles de route pour répondre de façon ciblée et pertinente  à la faim, à la mortalité maternelle et infantile, au paludisme et autres pathologies en l’étendant aux secteurs de la communication et de la politique nationale de l’eau.

– l’augmentation des financements pour la santé

– 9,8% du budget de l’état en 2009 pour 5,3% en 2005 (est à 8% aujourd’hui)

– financement des partenaires (Unicef…)

– fonds communs (Coopération/AFD/Banque Mondiale/Associations)

– l’augmentation de la couverture sanitaire

– cases de santé intégrées (800) et cases de santé (2500)

– vaccinations de masse (rougeole)/méningite

– lutte contre la malnutrition Vit A/déparasitage

– lutte contre le paludisme : distribution gratuite de moustiquaires imprégnées

– nécessité absolue de mettre l’accent au niveau des communautés

Impact des ces stratégies

La courbe du taux de mortalité s’est infléchie (535/5000) sans atteindre l’objectif de 175/5000.

Les mortalités infantile et néo-natale sont en baisse.

Aujourd’hui la nécessité est de continuer d’agir auprès des nouveaux nés.

Les soins par du personnel formé sont passés de 30 à 83% (entre 1992 et 2012) pour la période prénatale et l’accouchement assisté.

 

Objectifs de santé, défis à surmonter aujourd’hui afin de poursuivre ces actions

– rehausser le financement de la santé par l’Etat nigérien et ses partenaires

– améliorer l’accessibilité financière et géographique à des soins qualifiés

– mettre en place du personnel qualifié au niveau rural essentiellement

– Continuer les actions ciblées

– Apprendre à travailler et mettre en coordination les services plurifactoriels de l’Etat avec les secteurs du transport, de l’eau, de l’éducation

– Suivre et évaluer

                                                            Continuer de s’engager et d’agir !